Les aliments texturés doivent être introduits dans l’alimentation quotidienne du jeune enfant dès qu’il assume parfaitement la posture assise (il tient bien sa tête face à la gravité). Il peut saisir des aliments en morceaux et les introduire en bouche. La surveillance parentale est indispensable. Quand on commence l’introduction des morceaux, ils doivent avoir une réelle consistance et il est déconseillé de les mélanger avec une purée ; la langue a une gestuelle spéciale pour les purées ou les liquides mais l’enfant ne peut pas gérer en même temps la nouvelle gestuelle masticatoire que les morceaux réclament car cela met en action d’autres muscles, les muscles masticateurs.
A trois ans, l’enfant est habitué à mastiquer. Parmi les aliments texturés, nous avons deux catégories, les « croquants » et les « viscoélastiques ». Dans les aliments crus ou cuits (sans arriver à une texture molle), on trouve aussi bien des légumes que des fruits et doivent être quotidiens. La carotte est en première place des croquants, coupée en rondelles ou en bâtonnets ; la pomme doit être gardée entière ; les fruits séchés sont croquants ou viscoélastiques, de même que la viande séchée. Certains fromages ont des croûtes dures. Le pain est un élément essentiel et doit remplacer les petits gâteaux. Le chocolat dur fait aussi partie des registres des petits goûters… Se souvenir qu’une petite bouche n'a que 3 années (de 3 à 6 ans) pour s’agrandir et réussir à former un périmètre habitable suffisant aux deux arcades pour recevoir les premières incisives permanentes (dents d’adulte).
Dix dents temporaires se répartissent dans chaque arcade ; nous avons l’habitude de nommer ces dents en fonction de l’imaginaire que l’enfant va adopter au cours de son apprentissage masticatoire. Les incisives sont les dents du castor (qui grignote) ; les canines sont les dents du tigre qui déchire un morceau ; les molaires sont les dents du cheval qui mastique alternativement à droite et à gauche. Certains enfants mastiquent efficacement très tôt ; d’autres prennent beaucoup de temps ; enfin certains refusent ces contraintes et disent qu’ils n’aiment pas … Bien souvent, la notion de satiété apparaît avec la chute du bol alimentaire dans l’estomac qui se distend ; alors que cette même notion de satiété apparaît mais moins vite quand on mastique. L’enfant doit prendre son temps pour mastiquer, être bien assis, en appui podal (pieds posés) car les muscles du rachis renforcent les muscles masticateurs qui doivent prendre de la puissance. Se souvenir que la puissance masticatoire bien exercée peut être équivalente au poids corporel de l’enfant, malheureusement ce n’est pas souvent le cas car les enfants mangent trop mou…
C’est essentiel que l’enfant mastique des aliments texturés pendant sa croissance, à fortiori quand il est appareillé.